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Calibration BenQ W1070+ sur PCHC


Suite de mes comptes-rendus pour vous montrer l’intérêt d’une calibration tout en présentant du matériel plus ou moins connu, cette fois il s’agit d’un petit projecteur DLP autour de 800€.



Une salle dédiée de dimensions contenues, partiellement traitée grâce à un plafond suspendu en dalles acoustiques, accueille donc le Benq w1070+ sur un écran de 2.70m Cinésreen microperforé issu de chez Videopole. En source, un PCHC avec une Config Kaz 7 dans un superbe boîtier Asrock qui transite via un câble HDElite et un amplification audio-vidéo Marantz diffusant en Atmos complètent le matériel.



Le test du Benq w1070+ démarre par mon habituelle mire de test, et je vois tout de suite que quelque chose ne va pas.

Les photos qui suivent ont été prises en mode RAW et développées sous Lightroom avec un protocole aussi strict que possible (balance des blancs 6500K, pas de retouches etc.) Seule l'exposition a été ajustée. Elles n'ont pas valeurs de preuves mais sont un bon aperçu de certains points puisque mon reflex (Nikon D60) est assez fidèle. J'essaierai d'en reparler dans un autre article.

Mire de test habituelle :

Les réglages d’origine ne sont pas trop mauvais, mais on voit que l’image tire sur le bleu (attention à votre écran pour juger, nous y reviendrons grâce à une photo finale de comparaison), les gris sont un peu trop présents signe d’un gamma qui est un peu faible dans les zones sombres, un rouge et une teinte de peau un peu terne, manquant de chaleur, mais surtout… une netteté beaucoup trop poussée qui rend l’image artificielle et non recevable en terme de calibration qui sert justement à reproduire une image fidèle.


Après avoir baissé la netteté du projecteur et connaissant parfaitement la mise en œuvre du PC puisque c’est ma config qui tourne en mode « Natural remix » (le réglage le plus argentique), nous décidons de débrancher le HDElite en prenant comme preuve une mire de résolution 1, 2 et 3 pixels : la différence saute aux yeux, tous les défauts étranges disparaissent.

Avec le câble HDElite, on peut voir une multitude d'aberrations :

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Qui disparaissent quand on l'enlève :

Comme un DLP n’a pas besoin d’artifice pour dégager du piqué, on décide de supprimer le HDElite.


Un autre défaut reste présent : des aberrations chromatiques bleues assez prononcées. Plusieurs raisons à cela : le projecteur est un modèle abordable qui ne dispose pas d’une optique de course, sa mise en place en focale ultra-courte zoom au max empire le phénomène ainsi qu'un lens-shift vertical utilisé partiellement.

Le phénomène sera un peu atténué avec la calibration mais il aurait fallu déplacer le projecteur pour une amélioration plus sensible.


En très gros plan on voit également les micro-perforactions de l'écran (invisible passé 2m) :

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Place à la calibration proprement dite avec une mesure au spectrophotomètre qui établit un léger manque de vert dans l’espace de couleur. Le projecteur est assez linéaire (normal pour un DLP) et l’échelle des gris se corrige très aisément. Les saturations sont un peu plus récalcitrantes avec, je le découvrirai grâce à mes mires de tests, une tendance à booster le rouge malgré des relevés dans les clous : la faute au brillant color et un réglage de gain de la couleur assez traitre.

Ne jamais se fier uniquement aux relevés de mesures ! La cohérence doit être dans les mesures, certes, mais également visuelle !


Le gamma de ce projecteur est montant, on peut le voir sur le relevé de l’échelle de gris, il est même trop montant. Un passage de la sonde avec un autre type de mires révèle qu’en fait le projecteur est légèrement non linéaire : c'est-à-dire que selon le type de scène (sombre ou lumineuse), la luminosité émise va légèrement varier. On a pourtant fait les réglages en mode Eco de la lampe et non en mode Smart-Eco, qui fait justement varier la luminosité. Le phénomène mis en évidence en mode Eco est trop faible pour générer un quelconque pompage donc une fois mesuré et corrigé sur mires adéquates, le gamma devient très proche du BT.1886 qui compense visuellement la lumière résiduelle du projecteur.



(captures du logiciel fournies au client avec le rapport de calibration)


Enfin, j’ai fait l’essai du CCA disponible dans le menu ISF, mais malheureusement la température couleur ISF (la seule que l’on peut régler en mode ISF) présentait un défaut inacceptable avec un palier à 30IRE non rattrapable qui faisait passer la température couleur de 6500 à 5500K environ. Ce n’était pas le cas du Benq W1300 que j’avais parfaitement calibré en mode ISF Night, CCA compris[i].


Menu ISF du Benq w1070+ :


Le CCA sert à rétablir les bornes extérieures du triangle CIE, comme nous l'avons vu le vert un peu en-dedans de la référence, mais l'écart est relativement faible et la calibration reste très bonne malgré ce petit défaut, avec une luminosité de 18fL sur 2.70m après calibration !

Une fois calibrée, on découvre une image très dynamique, équilibrée, réaliste avec des noirs tout à fait corrects compte-tenu de la forte luminosité et du tarif du projecteur. Les effets artificiels rencontrés au début ont presque totalement disparus et on a même pu pousser un peu le sharpness du mode Natural Remix de la Config Kaz pour accentuer le relief.

Les Plus :

_ puissance lumineuse, à l’aise sur de grands écrans

_ contraste intra-image, délivrant une dynamique excellente

_ très bonne calibration, couleurs très bien rendues

Les Moins :

_ fluidité perfectible en 24p

_ aberrations chromatiques

_ léger manque de contraste natif

[i] Le CCA inclus la correction du gamut, donc permet de modifier la position des couleurs primaires contrairement au Color Management.

Photo après calibration :

Mire originale (elle doit être identique à l'image calibrée) :

Pour rappel l'image de départ :

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